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Un tael est une unité de poids d'argent d'un certain titre, comme il est la seizième partie de la livre chinoise, on en parle aussi comme de l'once chinoise d'argent. C'est l'étalon traditionnel de toutes les transactions commerciales et bancaires. Le mot lui-même est sans doute d'origine indienne via le malais.

Le poids d'un tael d'argent a été fixé en 1858 par traité, avec la Grande Bretagne puis avec la France, à environ 583 grains (un grain équivalant à 65 mg), soit une once un tiers (système avoirdupois) pour le tael des douanes, guan ping yin, il vaut donc davantage que le tael du Trésor, ku ping yin, qui ne fait que 576 grains ou encore que le tael du tribut ou tael standard, cao ping yin, qui ne fait que 565 grains environ. Il existe de nombreuses autres définitions locales dont celle de Shanghai, gui ping yin, dite «conventionnelle» de 523,248 grains d'argent pur.

Cette variété aurait pu assurer à elle seule la fortune des changeurs mais, semble-t-il, cela n'était pas encore suffisant et, pour leur plus grand avantage, il fallait encore compter sur le titre de l'argent, sur les coutumes locales... Le tael du Trésor est titré à 100% d'argent pur, celui du tribut à 94,4% d'argent pur, celui de Canton à 90% etc. Ajoutons que, par « convention », 98 taels de Shanghai s'échangent contre 100 taels du Trésor (à titre identique) ; ajoutons encore que le taux à l'achat peut différer du taux à la revente (inférieur de 0,2% dans le cas du Trésor) et on aura une idée de la complexité des transactions commerciales.

Le tael n'est pas une unité de compte mais n'est seulement qu'une unité de poids équivalant à la quantité d'argent que l'on doit échanger contre une certaine quantité d'or, de cuivre. Au VIIe siècle il avait été décrété qu'une unité d'or s'échangeait contre 10 unités d'argent et 1 000 unités de cuivre ; plus récemment il a été décidé que le poids d'un tael d'argent équivalait en valeur au poids d'une ligature de mille sapèques.