Minerais et métaux africains exportés à la Chine : DÉPENDANCE?
Thierry Pairault

Avec les graphiques suivants, nous essayons de répondre à la question « qui dépend de qui ? » en matière de minerais et métaux (tableau 1). Pour un produit donné, la dépendance est mesurée :

  • pour l'Afrique, par la proportion de ses exportations de ce produit à destination de la Chine dans le total de ses exportations de ce produit.
  • pour la Chine, par la proportion de ses importations de ce produit en provenance d'Afrique dans le total de ses importations de ce produit.

La conclusion immédiate est que les pays africains qui exportent des minerais et métaux sont généralement beaucoup plus dépendants de leur client – la Chine – que cette dernière n'est dépendante d'eux. Les minerais d'argent et de platine (leur état de minerais est signalé par un (m) ajouté) est la seule rubrique pour laquelle on constate une grande dépendance de la Chine et une relative indépendance de l'Afrique. Les minerais de métaux communs et d'aluminium révèlent une dépendance mutuelle. Toutefois, cette dépendance de l'Afrique doit être nuancée par le montant des exportations : à degrés de dépendance voisins, la perte du marché chinois du minerai de nickel serait moins problématique que celle du marché du fer du moins à l’échelle du continent, car une petite perte au niveau continental peut constituer une perte considérable pour un petit pays exportateur (voir tableau 2). 

Tableau 1. — Dépendances réciproques (2018)
Note : (m) signale un minerai
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Tableau 2. — Dépendances réciproques et marché chinois (2018)
Note : (m) signale un minerai. La taille des bulles signale l'importance du marché chinois pour l'Afrique.
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