De trains et d'endettement
Thierry Pairault

Selon des chiffres à vérifier, car rassemblés au hasard de lectures, le chemin de fer Addis-Abeba – Djibouti aurait coûté 4,5 milliards de dollars dont 3,3 seraient des prêts commerciaux (donc un taux d’intérêt supérieur au Libor) de l’ExIm Bank de Chine et 1,4 des prêts chinois bonifiés. Les prêts (tous ?) auraient initialement eu une maturité de 10 ans avec un délai de grâce de 5 ans avant d’être restructurés devant l’impossibilité pour l’Éthiopie de les rembourser (nouvelle maturité de 30 ans). Un prêt n’est viable pour les deux parties qu’à condition d’avoir bien conçu au préalable le projet qu’il sert à financer. En l’occurrence, comme ailleurs en Afrique, ces prêts chinois auraient eu des objectifs a priori plus politiques qu’économiques et donc que les études de faisabilité et de rentabilité auraient (ou auraient eu) un rôle plus symbolique qu’effectif (voir sur ce site Endettement et prêts chinois [tests statistiques] ). D’où, les déceptions actuelles.

À titre de comparaison, avec un prêt d’un montant bien moindre (150 millions de dollars), une période de maturité de 40 ans, un délai de grâce de 10 ans et un taux d’intérêt de 0,0016%, le Maroc acquiert un parc de locomotives « nouvelle génération » et leurs équipements et pièces détachées (voir Maroc : L'ONCF reçoit sa première locomotive électrique « nouvelle génération » ). Les caractéristiques de ce prêt par comparaison avec le précédent le rendent plus aisément supportable pour un pays en développement. La seule question qui se pose à nous Français, c’est de savoir si le fournisseur Alsthom fabriquera ces locomotives en France ou en Chine ?